The Unschool Bus
— cw : mort, deuil, relation d'influence, fugue (personnes mineures), rejet familial, violences, alcool, tabagisme, drogues, déscolarisation, dépression
Au début, il y avait juste un bus, et un gars qui le conduisait. Sur la route, il récupère des cœurs meurtris, des enfants perdus, des âmes rebelles. Famille dysfonctionnelle mais famille quand même, il y a les cris et les disputes mais aussi les rires et les feux de camp. Unschool bus qui rejette les normes, cours du soir qui donnent naissance aux convictions allant de l'anarchisme le plus radical à un socialisme hippie. Ils étaient parti pour nul part et sont arrivés à Derry, ils rêvaient de liberté et sont coincés ici. Les années passent et le groupe est morcelé, les idéaux de la vie collective se fragilisent bien que tous·tes rêvent de retrouver un jour ce sentiment d'unité, invincibles ensemble.
David m ;
(décédé) David, c'était comme s'il avait toujours été là. C'est une fois mort qu'iels ont réalisé qu'aucun ne savait d'où il venait, ni pourquoi il avait décidé un jour de traverser le pays dans un bus jaune. David, c'était un phare dans la vie de celleux qu'il a ramassé sur la route. Il y avait quelque chose chez lui de magnétique mais à la fois de très doux, il amenait une raison de vivre. Jamais il ne s'est placé comme leur supérieur,
je ne vous apprendrai rien, vous apprendrez à mon contact et iels ont toustes suivi. David ce n'était pas le chef, c'était leur ciment.
@Jojo m, 25 ans ;
centre-bourg. Jojo, c'est échec sur échec et le désespoir qui va avec. C'est l'aîné qui voulait tenir la barque, remplacer le roc maternelle C'est l'oreille attentive, les tapes ringardes sur les épaules chargées de compréhension. C'est les hauts, puis surtout les bas, mais aussi les rires, les histoires au coin du feu, la liberté comme moteur, comme fardeau. Jojo, c'est la même rage que les autres, sauf qu'elle a décidé de s'écrouler plutôt que de l'enflammer.
(plus)Lulu (libre) m, 22 ans ;
centre-bourg. Lulu rêveur, Lulu artiste. Guide malgré lui, qui ponctue leur parcours de fresques colériques, douloureuses. Celui dont la vie avait l'air de s'écrouler, ponctuée de pertes, pour s'ouvrir sur un océan de possibles offerts à peu. Lulu positif, Lulu bouée malgré lui, dont les expériences vie, premiers émois (Lula, le rythme qui s'accélère) et chagrins multipliés (Chris, MJ, David, et la crainte des autres) , se passent dans l'intimité de la famille trouvée, agrandie. Lulu qui ne doit plus compter uniquement sur son frère, Lulu comme un bouton d'espoir dans le chaos qui le voit grandir.
@MJ m, 23 ans ;
centre-bourg. MJ il avait la famille
American Dream, deux enfants, le chien, le pavillon de banlieue. Mais la banalité s'est éclairée avec l'arrivée de Chris, et leur départ (provisoire) d'amants maudits était censé amener de la
profondeur à sa poésie. David devient mentor, Jojo et Lulu deviennent famille, Lula devient flamme jumelle. Daisy celle qui pourrait tout faire disparaître. Après l'arrivée à Derry, tout se fige mais tout change. Chris ne supporte pas, Chris part et pour MJ c'est une nouvelle solitude alors qu'il n'a jamais été autant entouré. Les années passent et c'est
encore sa faute (vraiment cette fois) quand David se jette dehors à sa place et ne revient pas. C'est flou dans sa tête, mais il se souvient bien de leurs mots assassins et que jamais ils n'ont essayé de comprendre. Ils lui ont dit de partir, alors MJ est parti.
(plus)@Chris m/f/nb, 23 ans ;
centre-bourg. Enfant de bonne famille, défie l'autorité parentale dans une fougue shakespearienne en s'enfuyant errer avec son amour adolescent. Errance oisive qui se heurte trop souvent à la médiocrité des compagnons imposés, jusqu'au couperet final : Derry comme purgatoire où bruler d'ego, où laisser la colère s'abattre sur les erreurs de jeunesse de chair et d'os qui n'auraient dû durer qu'une brève période, comme une jolie anecdote avant de retourner dans les rangs.
(plus)@Lula f, 23 ans ;
centre-bourg. Lula qui regarde le monde comme si elle voulait le brûler. Les mots qui sortent sans filtre, les poings qui tapent, les décisions sur lesquelles elle ne revient pas. C'est aussi la loyauté infinie pour le groupe, c'est aller cueillir des champignons avec Jojo, c'est rêver avec Lulu, c'est la chaleur quand Daisy la regarde. C'était MJ, partout, tout le temps.
(plus)@Daisy f, 24 ans ;
centre-bourg Elle avait une vie Daisy, avant. C'était pas la plus belle, c'était une vie normale. Bonne élève mais jamais la meilleure, ado sage qui fait ses bêtises en cachette, la troisième enfant pour laquelle on a moins d'ambitions. Elle rêvait d'une vie ailleurs, d'une sororité, d'une fac dans le top 20. Les lettres de refus sont arrivées les unes après les autres et elle s'en est voulu de ne pas avoir mis des universités plus accessibles. Quand sa·on cousin·e Chris s'est pointé·e avec le bus et ses passagers, elle s'est dit pourquoi pas, pour un temps, avant les études supérieures. Elle s'est fait sa place, Daisy, même en étant la dernière arrivée. Il y a Jojo, l'amitié silencieuse mais profonde. Lulu avec qui elle invente des mondes meilleurs. David dont elle est la bonne élève, celle qui questionne les concepts au lieu de les prendre pour acquis. Avec MJ, il y a toujours eu un peu ce sentiment de malaise, comme s'il avait peur qu'elle appelle leurs parents et les ramène à la case départ (la question ne se pose plus). Chris, l'ancre familiale, inséparables pendant leur enfance avant la dispute des adultes, et après l'adrénaline des premiers moments dans le bus elle a voulu lae ramener à la raison - la tension les a mené·es à Derry. Les années passent, certains liens s'effritent et d'autres se renforcent, Lula qu'elle ne comprenait pas devient camarade de chambre et une présence rassurante après la mort de David. Daisy aurait voulu prendre soin d'elleux mais se blâme de chaque départ.
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