lula - mess it up
Give me back my girlhood, it was mine first” – t.swift
cw : mort, deuil, alcool, drogue, adoption, violences intra-familiales, hypersexualisation de mineure, fugue, relation d'influence
C’était juste une pause, une pause qui dure depuis six années maintenant. Chris a dit c’est ta faute, Lula a rétorqué c’est bien fait pour toi, les autres ont soupiré, résignés. Elle regrette un peu, leur traversée en voiture, l’inconnu du lendemain, la liberté. David lui a dit que c’était comme ça, qu’ils étaient au bon endroit au bon moment (lui ne l’est plus).
Elle n’a pas l’habitude de prendre sa vie en main, Lula. Les choses arrivent, sont décidées pour elle, elle se laisse porter. Elle ne pense pas au futur, pas au lendemain. Partir, oui, mais pour aller où ? Personne ne l’attend ailleurs, ceux qui comptent vraiment sont ici. S’ils cherchent à partir, elle cherchera. S’ils partent, elle partira.
David avait dit que c’étaient des wendigos, la blague est restée et Lula ne se questionne pas plus dessus.
Daisy, bien sûr qu’elle ouvrirait la porte si c’était elle qui suppliait derrière la fenêtre (elle répète Ue j a m a i s elle ferait une erreur comme ça, pas comme MJ). Alors pour éviter ça Lula elle revient tous les soirs à la maison (c’est pas l’envie qui manque de passer la nuit au bar pourtant), pour toujours vérifier que c’est bien elle, la réalité.
Les soirées autour du feu, les bombes de peinture aérosol de Lulu, les couchers de soleil derrière les montagnes, boire des bières en cannette dans les aires de jeu pour enfants, les burgers sur la route, se disputer avec Chris et croire que c’est pas grave, les marshmallows grillés, regarder les étoiles avec Daisy, crier la colère dans une ville différente chaque jour, critiquer les militants trop prudents, sourire une fois par an à la pride, les histoires de David, les lacets rouge (à gauche) et noir (à droite), Carotte le chien perdu de MJ.
Qualités (peu) : loyauté quand c'est réciproque, indépendante qui se repose sur les autres, détachée par peur d'être déçue, idéaliste résolument pessimiste, droite dans ses idées (droites quand les idées diffèrent), fabrique du bon alcool (c'est bien pour arriver à cinq qualités).
Défauts : fouteuse de merde irrespectueuse (d'après Chris), ne sait pas apprécier les gens à leur juste valeur (d'après Jojo), secrète et se cache derrière un personnage (d'après Daisy), indisciplinée mais divertissante (d'après feu David), incapable de reconnaître ses torts et de pardonner (d'après MJ), aucun (d'après Lulu - mais il est pas objectif).
— Bonnie-jolie qui a sept ans, Maman l'emmène au parc avec sa nouvelle robe et ses deux tresses brunes. Il y a des barbes-à-papa, du pop-corn, de la citronnade. Mais tout est millimétré, il faut s'arrêter devant tel stand, prendre telle pâtisserie, sourire aux paparazzis, manger élégamment et être polie. Maman a vraiment l'impression d'offrir la plus belle des enfances à sa fille, Bonnie a tout ce qu'elle veut, plus de robes que de jours dans l'année et de l'attention dès qu'elle met le pied dehors. Maman s'agenouille, fait mine d'arranger le col claudine et chuchote-ordonne « Serre-moi dans tes bras. » et le câlin-théâtre sera titré Complicité mère-fille.
— Bonnie-colère qui en a marre de ne pas être seule à la maison avec Maman, elle déteste quand des hommes restent dormir. Il y a ceux qui l'embarrassent, d'autres font comme si elle n'existait pas (ceux qu'elle préfère), certains simulent mal une gentillesse feinte pour se faire bien voir de la mère. Certains lui font peur et quand elle en parle à sa mère, celle-ci a un air vaguement triste et résigné, il faut t'y faire ma fille, on vit dans un monde d'hommes. Elle a treize ans quand elle refuse catégoriquement de continuer à travailler avec photographes hommes. A seize ans, elle décide de partir du principe qu'elle ne doit rien attendre des hommes, qu'ils doivent lui prouver qu'ils méritent son attention.
— Bonnie-incontrôlable dont la mère - et l'agente - ne savent plus quoi faire. Elle refuse les séances photos, décolore ses cheveux, partage tout ce qui lui passe par la tête sur Instagram (c'est rarement brillant, souvent sombre), découvre le cannabis qui l'apaise pour quelques heures. Bonnie qui voit que le monde ne va pas bien et que son milieu y participe. Bonnie qui arrive pas à mettre des mots sur son mal-être jusqu'à David, David qui leur parle écologie, qui leur parle liberté, qui leur parle anarchisme. Elle apprend les mots capitalisme et patriarcat, et elle a envie de tout d é t r u i r e. Heureusement il y a MJ, ils s'embarquent dans des escapades nocturnes où ils taguent, collent, brûlent. Quand ils rentrent, il y a les mots désapprobateurs de Daddy mais son regard où nait la fierté, il y a David qui prépare le bus pour changer de ville, il y a Chris qui peste. Mais Lula sourit.
— Bonnie-alcool qui boit la bière comme de l'eau, qui passe des heures avec David dans son laboratoire parce qu'elle ne veut pas travailler pour la communauté (ne veut pas accepter qu'elle n'a aucune compétence pour faire sa part). David lui apprend la fermentation, la distillation, la sédimentation, la carbonatation. Et après David, c'est elle qui reprend la distillerie (n'en déplaise à beaucoup de plus vieux, c'est bien à elle que David a transmis son savoir-faire. Elle veut prouver qu'elle a sa place dans cet atelier, et se débrouille plutôt bien. Quand elle accompagne Jojo à la cueillette, elle ramasse diverses plantes pour tester de nouvelles combinaisons (hysope, pavot mauve, aster, monarda... elle ne connaît pas leur nom mais bien leur goût). Il y a parfois des soirées dégustations auxquelles ne sont invités que les initiés.
— Porte toujours des vêtements sombres et confortables, et un éternel bonnet. Son grigri à elle c'est une photo de Carotte, le chien qu'iels ont un jour trouvé (volé?) avec MJ et adopté pour quelques instants (trop courts). Partage une passion pour les films indépendants avec Chris. Sait que Lulu a un crush sur elle depuis leur rencontre mais n'ose pas l'éconduire (a peur de le perdre). Préfère se décolorer les cheveux elle-même que de demander à Daddy. Est la seule à connaître le coin à champignon de Jojo. Se sent responsable de la présence de Daisy ici (son avenir aurait été tellement brillant ailleurs).
MJ
Je surveille depuis le début votre petit groupe, que je trouve vraiment très intriguant et attachant pour ce que j'ai pu lire jusqu'ici et je suis ravie de valider la première d'entre vous ! Lula me plait énormément dans toutes ses contradictions; cette façon si classique mais si vraie de chercher l'émancipation dans un monde qui l'a contrôlée comme une marionnette toute sa vie, le fait qu'elle stagne parce qu'elle n'arrive pas à s'intéresser à autre chose (elle frôle le parasite je trouve ça vraiment hyper cool, ça va donner du jeu vraiment sympathique ! Heureusement qu'elle produit la joie liquide de Derry ahah), et cette marge dans le groupe qu'elle cultive. Vraiment, j'ai super hâte de suivre ses aventures - et il faudra que je vienne pour un lien parce que j'ai un micro début d'idée !
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