QUESTIONS;Comment êtes vous arrivé à Derry? Depuis combien de temps?Elle est arrivée il y a environ trois ans, bientôt quatre, alors qu'elle fuyait et abandonnait sa vie pour en commencer une nouvelle. On appelle ça le droit à l'oubli, elle l'a appris bien plus tard.
Pensez-vous à partir un jour? Essayez-vous?Elle y a songé un temps, mais Terry a vite abandonné. Elle aurait frôlé la folie à s'entêter à essayer. Elle en a vu, après elle, qui refusaient d'admettre la réalité. Ca la conforte dans son choix de s’accommoder de cette nouvelle vie -plus si nouvelle.
Avez vous une hypothèse sur les choses ? (votre personnage se pose-t-il la question ou fait-il avec?)Aucune, elle préfère les ignorer dans la mesure du possible
A qui ressemble "votre" créature ?Son ancien mari le plus souvent, qui la supplie de le laisser la retrouver. Plus rarement son enfant.
Qu'est-ce qu'il vous manque le plus de l'extérieur ?Pas grand chose, finalement. Elle a trouvé une forme de bonheur dans cette nouvelle vie. Ponctuellement, quelques gourmandises lui manquent, comme le gâteau au citron de grand-mère Maggie.
CARACTÈRE;— Toute en contradiction; méfiante, manque de confiance, avenante, serviable, secrète, gentille, franche, parfois brutale, menteuse, forte, curieuse.
FAITS DIVERS;— Terry est née dans une famille républicaine conservatrice de la Bible Belt. Son père est le maire d’une petite ville du Kentucky et est à la tête d’une immense exploitation agricole. Fille d’un petit notable local, elle grandi dans une famille nombreuse (elle a en tout 11 adelphes, 5 issus de la première union de son père et 6 de son second mariage). Elle grandit dans une famille aux valeurs dépassées et traditions rigoristes : dans la famille on soutient Trump, on est croyant, tout est prétexte à dénoncer des complots farfelus, on lutte contre le droit à l’IVG et aux avancées sociales.
— Dans ce terreau d’idéologies, Allison mène une vie plutôt insouciante et joyeuse. Douée à l’école, elle occupe au lycée l’archétypale position de queen bee. Mais loin des idées reçues (elle n’est pas cheerleader mais membre de l’équipe de softball de son lycée), elle utilise sa petite popularité pour forger un monde lycéen qu’elle juge le meilleur. Déjà pétrie de contradictions, elle déteste l’injustice et se fait défenseuse des outcast et peut pour ça s’avérer être une vraie peste.
— Son entrée à l’université lui fait l’effet d’un véritable choc culturel. Pour la première fois de sa vie, elle rencontre des gens aux idées et opinions parfois totalement en opposition des siennes. Sa curiosité prendra souvent le dessus sur le sentiment de fragilité/ébranlement qu’elle ressent parfois.
— Malgré cette première ouverture d’esprit, elle a en tête un parcours très normé de vie comme rêve. Épouser son fiancé, avoir sa maison, son travail, des enfants. A l’occasion d’une promotion de son mari, ils déménagent dans le Nord des États-Unis. Elle trouve une place dans la même compagnie d’assurance pour laquelle elle est courtière depuis son diplôme — sûrement pas le métier dont elle aurait rêvé mais elle gagne bien sa vie et espère s’épanouir dans l’aspect personnel de sa vie.
— Elle donne naissance à son enfant à 24 ans, après une grossesse et un accouchement éprouvant. Pas encore prête à être mère, c’est un fardeau qui lui tombe dessus. Elle ne connecte pas avec son enfant, n’arrive pas à l’aimer vraiment. Petit à petit, Allison se fane. Sa vie devient grise, comme celle d’un robot où elle a tout automatisé.
— Sa seconde grossesse est le déclic : elle ne veut pas être mère. Tourmentée par ses valeurs et sa résolution, elle choisit l’IVG comme option, dans le plus grand des secrets. Elle loue un box où elle entrepose petit à petit tout ce qu’elle compte emporter pour une fuite qu’elle prépare minutieusement.
— Elle profite de l’excuse du mariage d’une cousine éloignée pour fuir. Elle charge son pickup de ses affaires mises de côté, transfert son argent sur un nouveau compte et prend la route.
— Les souvenirs de son arrivée à Derry son confus. Elle se souvient d’une angoissante impression de tourner en rond tandis qu’elle passait et repassait devant le dîner sous le regard contrit des habitants. Lorsqu’elle elle a enfin osé demander son chemin à quelqu’un, on l’a redirigée vers Isidro.
— Elle a changé d’identité et ment constamment sur son passé. Devenue Terry, elle assume peu d’avoir abandonné mari et enfant. Ce n’est pas digne d’une femme ni d’une mère. Longtemps et même encore maintenant elle se bat avec la culpabilité d’avoir été à l’encontre de valeurs qu’elle pensait immuables et le constat à la fois terrible et libérateur qu’elle est plus heureuse dans cette vie.
— Elle s’installe à la maison commune et commence à travailler avec le petit troupeau de Derry. Fille d’éleveur, son savoir-faire est précieux et elle trouve facilement sa place dans la petite équipe. Elle aide aussi à l’abattage des bêtes quand il y a besoin.
— Elle a peur du noir. Une peur enfantine, c’est plus l’idée de ce qu’il se trouve dans le noir ce que qui y vit vraiment qui la terrorise. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle a choisi la maison commune. Il y’a de la vie à toute heure de la journée ou de la nuit. // elle a apporté avec elle une collection assez impressionnante de livre. Elle n’a jamais perdu l’habitude de les annoter, les marges sont remplies de commentaires plus ou moins pertinents et pour les plus anciens des livres, de post-it ou de feuilles glissées entre les pages. // Elle s’est fabriquée une cabane dans le grenier, un petit cocon personnel où elle dort et conserve les quelques effets personnels qui ont de la valeur pour elle. // Terry se sent à un tournant. Fatiguée de mentir en permanence sur sa vie passée ou d’esquiver le sujet, elle n’ose pas pour autant passer le cap de l‘honnêteté. Elle est encore pétrie du moule où elle a grandi, craint par-dessus tout le jugement voire le rejet.