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EMMETT FOX - L'OEIL OMNISCIENT CONNAÎT TES SECRETS

2 participants
Emmett Fox

Emmett Fox


Pseudo et pronom : chloé, she/her
Faceclaim + crédits : john david washington, kawaiinekoj (merciiiii)
Âge : 37 ans
Occupation(s) : cherche à se rendre utile, réparateur, bricoleur
Activité rp : en français, de très court à très long, je peux modifier les pronoms à ma guise
Rythme : Un rp/mois
Content warning : dépendance affective, violence liée au contexte, drogue, addiction, langage assez cru.

   
Emmett Fox
"What we have my priest call sin, by this I mean I have for you is what a dog has for its master"  – Kwame Boateng, “Sinnerman”

cw : dépendance affective et relations toxiques, mentions de sexe, crise des opioïdes, et addiction d’un parent, mentions de l’armée, langage vulgaire


IDENTITÉ;

patronyme Emmett Fox, ça claque, trois lettres qui l’inscrivent dans l’absurde, qui soutirent souvent un sourire, qui se soupirent, qui s’aspirent : c’est pourtant son nom, c’est ce qui lui reste quand bien même ici il n’a plus rien, même plus le contenu de sa voiture qu’on a eu tôt fait de s’approprier, pour le bien de la communauté.  naissance, âge 1986, Montgomery, Alabama. Emmett fait alors le bonheur de son père technicien de maintenance à la base aérienne de Maxwell et de sa mère, secrétaire commerciale.,  origines, nationalité Origines effacées par le poids de l’histoire, il faut construire ici et maintenant, Emmett est américain. état civil actuel Fraîchement séparé. C’est une situation récurrente, avec lui, il vit souvent dans un entre-deux, comme dans un rêve. pronoms il/lui ancien métier/occupation Au grand désarroi de sa mère, qui n’avait pas osé rêvé concernant ce fils déjà un peu lunaire à l’adolescence mais qui, comme toute matrone, avait quelques espérances, Emmett a raté autant de choses qu’il en a entreprises. Il jouit d’un don absolu pour l’inabouti. Il a été chauffeur de taxi, chanteur (pendant 2 mois et n’a même pas réussi à mobiliser son statut d’artiste rebelle pour draguer avant que vous ne posiez la question), entrepreneur du net (qu’est-ce que ça veut dire ? Nul ne le sait) et plus récemment, s’est endetté jusqu’à la moelle pour lancer sa sandwicherie qui vient de fermer suite à un défaut récurrent de trésorerie. Finalement, se retrouver piégé à Derry l’empêchera de contracter un crédit de plus, ce n’est peut-être pas plus mal, se dit-il en réfléchissant à ce qu’il va maintenant faire de sa vie, loin de toute distraction, loin de tout fantasme de réussite.  occupation actuelle Échoué à Derry par erreur alors qu’il conduisait vers la ville de Doubry, pour visiter la boucherie d’un oncle proche de la retraite, Emmett, avec ses deux mains gauches et sa malchance congénitale, peu populaire avec cet air un peu égaré qui n’attire pas confiance, cherche encore comment se rendre utile. Ancien technicien de maintenance pour l'Air Force, il a aussi travaillé dans le BTP avant de se reconvertir dans des domaines plus glorieux selon lui. Il saura être une force précieuse pour entretenir les infrastructures de Derry, si l'on peut se permettre de les décrire ainsi.groupeNEW IN TOWN.


QUESTIONS;

Comment êtes-vous arrivé·e à Derry ? Depuis combien de temps ?

En croquant le fruit du hasard, le GPS en panne, le téléphone qui capte plus, il lit la carte à l'envers, il suit son instinct qui loin d'être animal le trahit et lui fait suivre le mauvais chemin. Plus il s'enfonce dans la brume, plus l'essence diminue. Il ne fait pas attention, il a l'esprit ailleurs : dernières minutes de liberté même pas savourées.


Pensez-vous à partir un jour ? Essayez-vous ?

Il a tenté sa chance, les premiers jours. Plusieurs fois, même. Tôt le matin, car déambuler la nuit, c'est tellement imprudent, il entendrait presque sa pauvre mère le dire, avec une inflexion sur le t et les l, comme si elle parlait pour la première fois. Il a arpenté la forêt, veillant à battre le soleil grisâtre à la course : qui rentrera le premier dans ses pénates ? La caisse a beau être en rade, ça l'a pas empêché de cultiver l'espoir qu'un jour, il parviendrait à fendre la brume : il ferait du stop, il marcherait jusqu'à sentir le goudron humide sur les plantes de ses pieds, il se ferait vagabond, créature à la fois homme et loup, hantant les bois, les routes, couvert de sueur et de pluie, marchant jusqu'à en tomber de fatigue, un jour une nuit une après-midi peu importe il s'échapperait enfin de cette mauvaise blague sans fin, laissant tous ces visages qu'il ne souhaitait pas connaître tomber dans l'oubli.

Dans l'fond, il peut pas s'empêcher de penser que si de jour, c'est impossible, la dualité, l'éternel équilibre des choses, devrait faire que la nuit, peut-être...


Avez vous une hypothèse sur les créatures ? (votre personnage se pose-t-iel la question ou fait-iel avec ?)

S'il a un avis, une hypothèse, il ne l'exprime pas. La réalité, c'est qu'il se refuse à y penser. Il croit sincèrement que c'est comme noyer son regard au fond d'un gouffre : alors l'œil dans les ténèbres vous regardera également. S'il n'y pense pas, elles ne viendront pas le chercher. Il est comme un gosse qui croit dur comme fer que s'il ferme les yeux, il disparaîtra du monde visible. Emmett n'est pas encore prêt à faire une place à ces créatures mortifères et carnivores dans sa réalité.


À qui ressemble "votre" créature ?

Il l'ignore, il n'y a pas encore été confronté et prie pour ne jamais être réveillé par la voix lointaine d'un proche, de l'autre côté de la fenêtre. Une partie de lui, malgré la peur qui émane des autres habitants une fois la nuit tombée, doute encore de l'existence de choses qui traquent et tuent sous la lune. Il a du mal à y croire, il ferme les yeux et n'entend rien, le jour il se fait petit, espère au fond de lui que les prédateurs terrés au fond des bois ne l'ont pas encore remarqué.

Si des créatures de sang et de plomb viennent gratter sous son lit, il ignore encore s'il saura résister.

(...) Sur les murs de sa chambre coule la lueur argentée de la lune. Sans trouver le sommeil, il se retourne, en vain, grimace en entendant le lit craquer, l'insomniaque damné craint de réveiller son compagnon de chambrée. De façon étonnamment silencieuse pour son gabarit, ses pieds nus foulent le vieux parquet et se dirigent machinalement vers la cuisine, elle aussi, plongée dans le noir. Quelques herbes à faire infuser, ça ne valait pas sa bonne vieille infusion industrielle du soir, mais c'était mieux que rien. La bouilloire siffle et une fois qu'elle s'interrompt, il se rend compte que derrière la porte d'entrée, quelqu'un chuchote. D'abord figé, il plisse les yeux. Il se remémore ce qu'on lui a expliqué, à son arrivée. Faire abstraction. Mettre les herbes dans la tasse, verser l'eau. S'enfermer à double tour dans sa chambre. Mettre la tête sous l'oreiller. Mais c'est plus fort que lui. C'est sans doute plus fort que beaucoup d'entre eux, d'ailleurs. Plus il s'approche de la porte, plus la voix se précise, elle se glisse vers son cœur comme un serpent venimeux se glisserait sous sa chemise. "Emmett, mon fils, j'ai besoin de ton aide. J'ai besoin d'argent. Ouvre la porte. Tu ne peux pas laisser ton vieux père dehors, non ? Il fait froid... J'ai tellement mal... Juste vingt dollars, tu sais que ça suffit, pour mes médicaments... Emmett, tu es là ? Tu es toujours là ? Je sais que tu es là." Sa paluche d'ours se pose sur la poignée. Où est donc la clé ? "Ouvre la fenêtre, ça ira plus vite. Tu n'as qu'à tendre la main..." Il a l'impression que cette phrase est ponctuée d'un sourire anormalement large, mais qu'en sait-il, après tout, il ne voit rien. "Emmett, c'est toi ? Tu es là ? Je t'ai enfin trouvé ! Ouvre-moi, viens serrer ta pauvre mère dans tes bras, tu m'as tellement manqué..." Il secoue la tête, la main toujours agrippée à la poignet, tellement serrée qu'elle en devient grise, on dirait la main d'un mort. Impossible. Il faut qu'il se reprenne. Mais sa main, de façon inéluctable, se tend vers la fenêtre...


Qu'est-ce qu'il vous manque le plus de votre vie d'avant ?

La liberté d'aller et venir, pouvoir démarrer sa voiture et s'en aller sans regarder en arrière, son intimité, le basket avec ses potes tous les samedi.





CARACTÈRE;

C’est un gentil garçon. C’est ce qui crève les yeux. Il ne fait pas son âge, tant il est gentil. Pas un brin de malice ne vient diluer la franchise de son regard. Il fixe les autres droit dans les yeux : rien à cacher, il ne se rend même pas compte que cela dérange. Il est de bonne volonté, il veut toujours aider, car il ignore ce qu’il veut, il ne sait pas se regarder dans un miroir, alors, il bouffe les besoins et les désirs des autres, jusqu’à s’en rendre malade. Il aime apprendre, il est plutôt réceptif aux nouvelles choses : malheureusement, sa malchance héréditaire et surtout inévitable vient souvent parasiter ses efforts. Il a de l’humour, ça le garde vivant, il a un regard un peu lunaire sur la vie, comme tout finit un jour, pas de quoi s’inquiéter. Les choses glissent sur sa peau, comme s’il était fait d’eau. Mais parfois, l’eau déborde; Emmett l’est incapable de se faire tsunami, il ne saura jamais noyer quelqu’un, le confronter à ses profondeurs. Alors, comme une maison dont les murs gorgés d’eau millénaire menacent de s’écrouler, Emmett reste là, solidité dont l’on ne pourrait douter car l’avez-vous vu, ce grand gaillard ? Il reste là, c’est vraiment le terme, pendant que le monde avance ou tout du moins tourne sur lui-même, lui tente de respirer sans s’étouffer.

FAITS DIVERS;

★ LE BATELEUR ★ Son existence pourrait se résumer à un amoncèlement de rêves avortés, de désirs jamais consommés, d'échec à peine digérés. Il en a fait, des choses, trop pour s'en rappeler : parfois, il se surprend lui-même en se remémorant le souvenir d'un job absurde qu'il a eu en 2009. Il a une capacité de résilience hors-normes : il n'a jamais les épaules basses, il ne s'avoue jamais vaincu, il a été modelé pour mourir debout sans vaincre. Il a commencé technicien, comme son père. Lui aussi, voulait réparer des avions, toucher le ciel, même si c'était uniquement avec les yeux. Il a commencé à travailler pour l'Air Force. Tout comme son daron, un portrait craché, à ce qu'il paraît. Et puis, c'est devenu trop dur. Il prend ses distances, se dit que la maintenance, c'est peut-être pas fait pour lui : il enchaine les formations sur internet, les petits business qui foirent affreusement, il vend des voitures, contracte des crédits dans des banques en ligne, il ne réussit jamais rien, il arrêté de faire ce pour quoi il était réellement doué il y a 20 ans.
Emmett, il sait si bien réparer les choses, pourtant, dans sa vie, dès que quelque chose se brise, il prend les jambes à son cou plutôt que de se relever les manches.


★ L'IMPERATRICE, MAIS PARFOIS L'EMPEREUR AUSSI ★ Il voit le jour dans une famille heureuse. Il voit le jour dans une famille où les voies ont enfin des issues, où les rêves trouvent un écho, au sein de laquelle les lendemains ne sont pas (plus) craints. Classe moyenne inférieure, mais des boulots stables, décorrélés de toute bulle économique : on a toujours besoin de gens pour écrire, calculer, vendre des trucs, même quand tout s'effondre. On a toujours besoin de gens pour réparer des trucs, surtout quand tout s'effondre. Il fut un enfant heureux, élevé dans un foyer sain. On le chérit, on estime que c'est un miraculé, un don du ciel, un enfant que l'on "mérite" : il est le fruit d'une succession d'échecs, il est l'épitome du désir enfin touché du doigt, le gosse de la dernière chance, car après, on essaiera plus, c'est trop dur.

Quand son père disparaît de leur vie, il tente encore plus de fusionner avec sa mère : c'est une femme exigeante, aimante mais dure, qui le mène à la baguette et qui l'a littéralement façonné. De glaise, d'argile, elle l'a modelé. Sans jamais hausser le ton, sans jamais menacer : elle n'en avait nullement le besoin, tant il se soumettait naturellement à son approbation, pas par manque d'amour, mais par reconnaissance infinie, par idolâtrie presque. Les restrictions subies dans l'adolescence, sans le mener à enfreindre les règles une fois adulte - il voue un profond mépris à tous les méfaits et caractères qu'il juge antisociaux, lui qui a été élevé dans une famille qui mettait le travail et la communauté avant tout - nourrissent son désir d'aventure, d'entreprenariat.

★ L'ARCANE SANS NOM ★ C'est bizarre, comme la vie peut basculer du jour au lendemain. On peut tomber dans un puit, s'en extirper, sans jamais oser se dire qu'il aurait peut-être mieux valu rester au fond, la colonne brisée, loin du regard des hommes. L'existence se brouille, se mélange, devient indigeste et pourtant, on la dévore. Pas le choix : le propre de l'être humain, c'est de rester vivant, c'est plus fort que lui, c'est plus profond que sa nature, celle d'un amas de bactéries en perpétuelle construction. Un jour donc, son père tombe dans un puit. Ce puit, c'est la drogue. A vrai dire, il ne tombe pas réellement. Le glissement s'opère de façon douce. Comme une berceuse. On ferme les yeux, sans se méfier. Dans les chansons douces, il n'y a jamais de loup, n'est-ce pas ?

Un truc tout con, un accident du travail. Le vieux arrête de travailler, le pire c'est qu'il s'acharne, mais le dos est en vrac, l'a fait une chute de plusieurs mètres lors d'un night shift, l'était tout seul, il s'est pas raté comme on dit. Vous avez mal au dos et aux jambes ? Vous pouvez plus marcher ? On va vous prescrire un traitement de cheval, dans quelques mois, vous reprendrez le cours de votre vie comme si rien ne s'était passé, je vous le ga-ran-tit ! Médecin ou vendeur de tapis ? Peu importe, à partir du moment où son père glisse la première pilule sous sa langue, son destin est scellé, un peu comme Eve et Adam qui engendrent sans le vouloir un gros tsunami de merde en croquant dans une simple pomme.

Emmett a seize ans quand son père entame son traitement à base d'OxyContin. Il en a dix-sept quand son médecin, en toute confiance, augmente les doses. Il en a vingt quand son père, après avoir finalement repris le travail, est licencié : normal, il se pointe un jour sur deux et quand il daigne se montrer, on l'reconnaît pas, ce bon vieux type qui toute sa vie a roulé sa bosse avec les même collègues, dans la même caserne, a manié les mêmes outils, s'est abreuvé du même café dégueulasse, a raconté les mêmes blagues pourries, jour après jour. Il en a vingt-deux quand son père, grignoté par l'héroïne, disparaît dans les rues de Montgomery. L'était sans doute pas loin, peut-être très mal caché, mais ni sa mère, ni lui, ne sont jamais parvenus à le retrouver. Il aura de la peine, Emmett, d'ici quelques mois. Quand il réalisera que lui aussi, sa mère le cherchera pour toujours.



★ L'AMOUREUX ★ Loin d'être hypersexuel, c'est néanmoins un baiseur (et un baisé, parfois) - il aime combler ses vides, trouve une forme de plénitude dans tous les amours, aussi fugaces soient-ils, aussi insensés qu'ils puissent être. On comprend vite qu'il a bien du mal à rester seul : on est attiré par le physique de grand costaud, on reste souvent pour les petites attentions, la dévotion presque gênante tant elle semble s'offrir sans conditions (mais où donc est l'arnaque ?) et parfois la galanterie un peu désuète qui plaît malgré tout. Si d'aventure il n'a pas fuit avant, on finit par partir, aussi, souvent pour les mêmes raisons qui ont poussé à rester en premier lieu, mais également car on se lasse de la jalousie malheureuse, du désir impossible de ne vouloir faire monde qu'à deux, des remises en question incessantes, des inquiétudes perpétuelles. Il enchaîne les femmes et les hommes puis tire un trait avant qu'on ne tire un trait sur lui, parfois il reste jusqu'à susciter le dégoût que peuvent inspirer les chiens un peu pathétiques, il ignore ce qu'il veut et la vérité, c'est sans doute qu'il ne veut rien.

★ LA ROUE DE LA FORTUNE ★ Il y a ceux qui arrivent à la croisée des chemins, mais Emmett, lui, après une vie d'incapacité à venir au bout des choses, est enfin arrivé au bout de la route. Il l'ignore encore - ou feint de l'ignorer, entretient le mythe, la croyance des débutants - mais sa vie se résume à présent à une existence coupée de tout, rythmée par la danse du soleil, un peu comme un gueux qui voue son corps à ses champs la semaine et son âme au Seigneur le dimanche. Finalement, échouer à Derry et surtout y être coincé - et comme il n'est pas du genre à travailler sur lui-même, il ne s'en rendra peut-être jamais compte - le tient loin des ennuis et surtout, loin de ses multiples dettes. Pour l'instant, il tente encore de construire un semblant de routine, de découvrir les gens, de se rendre utile ici et là. Il ne déroge pas à ce qui a été une constante dans sa vie jusque là : éternel adolescent, il se cherche encore, sans savoir que parfois, il suffit de fermer les yeux pour voir les évidences. Laisser le coeur parler, dans les moments de détresse, il n'y a qu'avec cela que l'on voit réellement.




QUI VA LÀ?

pseudo, prénom krakoak, chloé personnage inventé, pré-lien, scénario?inventédestin du personnage parfois il faut accepter de mourir crédits Puissance cube pour la citation du titre, Kidd pour l'avatar, les icons sont celles déjà présentes dans le code.fuseau horaire france métropolitaine rythme rp ça dépend vraiment, je suis plutôt lente, minimum 1 par mois comment as-tu découvert le forum ? tumblr team mâche ou team roquette? ni l’un ni l’autre, mais pour le bien du sondage, la roquette hihi
Emmett Fox

Emmett Fox


Pseudo et pronom : chloé, she/her
Faceclaim + crédits : john david washington, kawaiinekoj (merciiiii)
Âge : 37 ans
Occupation(s) : cherche à se rendre utile, réparateur, bricoleur
Activité rp : en français, de très court à très long, je peux modifier les pronoms à ma guise
Rythme : Un rp/mois
Content warning : dépendance affective, violence liée au contexte, drogue, addiction, langage assez cru.

   

Histoire
Le Seigneur lui-même marchait à leur tête : colonne de nuée le jour, pour leur ouvrir la route - colonne de feu la nuit, pour les éclairer. Ils pouvaient ainsi marcher jour et nuit. EXODE, XIII, 21, TOB

cw; addiction soufferte par un proche, langage vulgaire et dégradant, parentalité

Il a tendance à se perdre dans ses pensées quand il conduit. Ce n’est pas bien, il le sait. Mais c’est sans doute mieux que de se perdre sur la route, non ? Ses yeux se défilent face à l’horizon; depuis des heures, le même paysage, la même carte postale en boucle, l’impression de passer devant le même arbre depuis des kilomètres. Il hésite presque à finir à pied, pour marquer chaque sapin à coup de canif, un peu comme un petit poucet de presque deux mètres. Il écrirait l’initiale de son nom, lovée contre celle d’une autre, deux lettres anonymes immortalisées dans un cœur maladroit. Emmett pour échapper à ses pensées qui claquent un peu trop près de son oreille gauche allume ou tout du moins tente d’extraire un bruit de sa vieille autoradio. Il paraît que ça se vole, ce genre de truc. Emmett ignore qui pourrait être désespéré au point de lui dérober cette antiquité capricieuse qui fonctionnait comme bon lui semblait. Pourtant, ce jour précis, la statique de l’auto-radio lui rappelle plus une supplication qu’autre chose et cela le perturbe tellement qu’il décide de l’éteindre, le ventre noué.

Mais la statique s’imprègne dans son cerveau et coule sur le fil de ses souvenirs, le ramène loin, loin de la brume, loin de la route, loin de la solitude, sous la chaleur écrasante d’un après-midi d’été (...)

1996, Montgomery; Amis pour toujours, vous êtes trois, trois gamins de dix ans, les sourires constamment collés sur vos faces lunaires. Vous faites des conneries, vous grimpez aux arbres, vous enterrez vos secrets dans des petites boîtes que vous oublierez à tout jamais, vous désobéissez à vos parents, pas trop car toi Emmett tu sais bien que si tu courres trop l’asphalte même quand il fait chaud et beau et que le soleil domine les hommes, les oiseaux chantent et pourtant ta mère te dira “Emmett les petits garçons comme toi doivent faire attention dehors”, toi tu loupes le pourquoi du comment, en revanche, tu n’oublies pas d’écouter ta mère, tu bois ses paroles comme du miel, remontrances comme compliments. Vous êtes trois, trois petits garçons. L’un deviendra médecin, l’autre garagiste et le dernier, un jour, se perdra à tout jamais dans la brume.

Emmett, tu te rappelles et impossible d’oublier car tu caches le papier dans ton porte-feuille, un jour d’été pour sceller votre amitié, vous décidez, d’une seule voix “Faisons un pacte”. C’est Travis, le futur médecin, qui daigne vous expliquer le sens du mot pacte, qui revêt tout de suite un caractère d’interdit qui vous séduit d’emblée. Travis, arrière petit fils d’une vieille folle un brin sorcière, débite avec la précision de celui qui a affûté son discours : s’entailler chacun un doigt et laisser s’entremêler leur ichor sur une photo d’eux trois, puis l’enterrer auprès de leur arbre favori. Emmett, c’est toi, c’est toi qui devra l’enterrer. Pourquoi toi Emmett, nul ne le saura jamais, mais à chaque fois qu’on te confie une mission, le fruit du hasard mène tes pas. Cela ne loupe pas, seul face au chêne, tu hésites, t’as peur de vous mettre sous terre, t’as peur que ça vous porte la poisse, que ça vous tue à moitié. Tu flippes que t’enterreras jamais cette putain de photo. Tu la garderas auprès de toi à la façon d'un ex-voto dont le seul et unique destin était de protéger votre amitié de gamins. Ton cerveau qui se fait graille par la culpabilité d’avoir trahi ce pacte adulescent complètement con, alors que pour tes deux camarades, la photographie souillée par le sang était depuis longtemps planquée dans le tiroir des souvenirs d'enfance que l'on évoque certes avec émotion mais avant tout avec humour. Peut-être même que ce pacte sacré était tombé dans l'oubli, comme toi, tu tomberas dans la bouche de la brume, d'ici quelques minutes.

Il cligne des yeux. L’après-midi d’été se confond avec la brume et disparaît dans une vapeur blanche. Il ne faut vraiment pas qu’il se détourne de la route. Vraiment pas. La prudence lui imposerait une pause, aussi courte fut-elle et pourtant, dominé par son égo, excité par l’idée de découvrir la boucherie de cette oncle dont il avait découvert l’existence de façon fortuite et somme toute bien arrangeante, Emmett appuie sur l’accélérateur. Pas trop, juste au-dessus de la vitesse autorisée, histoire de se réveiller un peu et ressentir un truc. Ressentir un truc…

2022, quelque part aux états-unis Il est vraiment cool cet hôtel. Merci. C’est vrai, t’aimes bien ? Il a le regard implorant du chiot qui vient de réussir un tour pour la première fois. Oui. Tu sais bien que je ne te le dirais pas sinon. Tu me le dirais surtout si c’était nul à chier.  Oui, c’est vrai. Elle esquisse un sourire. Elle a une tendance à la dureté qui s’annule sans s'électrocuter avec la mollesse d’Emmett. Il absorbe tous les chocs. C’est ce qu’elle aime bien chez lui. Il rend sa peau de marbre toute poreuse. Em’, j’dois te dire un truc. Te demander un truc. Il frissonne. C’est mauvais signe quand elle s’éparpille dans son champ lexical. Elle sait ce qu’elle veut, se répète rarement, pas sans que sa voix ne se teinte de fiel, tout du moins. Il est surpris de la voir hésiter. J’aimerais un enfant. Non, je veux un enfant.
Il la quitte quelques semaines après, se carapatant bien loin de son désir à elle, auquel il craint de céder, quand bien même ce désir impétueux ne serait pas le sien. C’est pas tant qu’il a peur d’être père, ou peur d’être comme son père, en fait il sait pas, ça tourne en rond et il regrette, il pense à elle et il aimerait se mordre la langue et porter ses couilles et être un homme et…

Il freine, enfin, son pied freine. Sa tête est ailleurs et finit à quelques centimètres du pare-brise. Dur retour à la réalité, les yeux droit dans le regard d’une biche. Quoi ? Bah oui. Elle le fixe, impériale, peu affectée par l’arrêt brutal de la voiture, à un mètre de sa silhouette fragile. Il essuie une goutte de sueur qui perle entre les rides de son front. Ses yeux s'embuent de sel. Elle ne bouge pas, lui non plus.

L’espace d’une minute, il a l’impression de sombrer dans la folie. Ce n’est pas la première fois. Pas la dernière, mais cela, il l’ignore encore, il vit dans l’illusion que le malheur se terre derrière lui, incapable de ressurgir. Sa résilience l’a terrassé, il a massacré ses monstres.

2008; Montgomery; Il paraît que l’espoir ne se perd jamais réellement, en tous cas de l’espoir il en a toujours un peu dans sa poche, c’est un truc qui sert bien quand la vie n’est qu’un miroir dans lequel on n’ose plus se regarder et sur lequel les échecs et les déboires ricochent pour mieux vous défoncer la gueule. L’espoir dans la poche, quand la poche a tendance à être trouée, ça craint, il s’en rend bien compte, car Emmett puise dans ses ressources, il cherche les raisons de, l’amour qu’un fils voue à son père ou l’inverse en est une bonne, mais plus il erre sur le béton brûlant, plus l’amour fantôme devient amer. Des toxicos dans le centre-ville y’en a vraiment à la pelle - ils ont tous le même visage aux yeux d’Emmett, il n’ose pas les regarder, leur tronche coule sous la brûlure d’un astre ardent, leur gueule c’est de la bouillie, enfin c’est ce qu’il imagine, la vérité c’est qu’il a peur, il a honte que eux aussi puissent lui retourner un regard plein de jugement, il a joué au type couillu devant sa pauv’ mère qui pleure un amant ravagé par la drogue et les médicaments “ T’en fais pas, je vais le retrouver et l’hospitaliser, tout va s’arranger, la solution est loin vers l’horizon mais l’horizon on y arrive toujours car même la terre a une fin” Tu parles, Emmett, tu te fais dans le froc !

De jour comme de nuit, il enjambe les détritus, les loques humaines, les gens qui trainent, les animaux décharnés, les étrons fumants, tout est carbonisé par la chaleur, y'a des avis d'expulsion placardés sur une porte sur deux, les fenêtres sont calfeutrés par des cartons, parfois des yeux bougent derrière les vitres, pas des regards humains mais les regards d'une proie, ils attendent l'huissier l'avocat le proprio mécontent le gosse avec un oeil au beurre noir le mari qui rentrera plus, on est en 2008 et le monde s'effondre autour des petites gens comme des nantis. Il songe que peut-être, enfin, on ira chercher par la peau du cul ces marionnettistes qui pensent en ensembles de dix chiffres avant la virgule, Emmett l'a beau entretenir des rêves de grandeur, il reste un enfant du peuple. Emmett, il arpente la ville sans relâche, une telle obstination ne saurait rester sans réponse, non ? Les visages se mélangent, il ralentit le pas devant le moindre de type qui pourrait être son père, est-ce qu'il a oublié à quoi il ressemblait... ?

Il cherche, il cherche, ça ne l'empêche pas de ne rien trouver, même sa mère n'est pas déçue, c'est ça qui lui troue l'estomac, la pauvre femme n'y croyait même pas. Emmett, tu clignes des yeux (je suis perdu), ta mère l'est plus là, t'es dans la rue de nouveau (hein ?), les nuances de gris se brouillent, les rues comme les hommes sont toutes les mêmes (attends, j'irais bien voir de nouveau sous le pont, l'autre jour y'avait un vieux type qui dormait, je n'ai pas vu sa tête et si...) et ta tête tourne...


...la biche est loin maintenant - est-ce qu’il l'a percutée ? Il est en proie au doute, il a perdu le fil l’espace d’un instant - il égare beaucoup ses fils Emmett, il tente parfois de les tirer pour retrouver son chemin mais il les retrouve parfois si emmêlés qu’il abandonne et laisse les Moires le guider dans le noir. Dans l'œil de brouillard, il n’y a aucun fil auquel s’accrocher, aucune colonne de feu à suivre : pris d’une léthargie morbide, il hésite à éteindre ses feux qui ne parviennent même plus à percer la purée de pois. Il craint que quelque chose ne le prenne en chasse. Il sourit, c’est idiot. S’il ne voit rien, personne ne le voit non plus. Il n’y a pas que les enfants qui sont rassurés par la simplicité implacable. Ce qui l’inquiète, en revanche, c’est son essence. La bagnole crache et tourne à vide. Très loin dans l’estomac de la nuit tombante, une lueur d’espoir : des lumières blanches vacillent, comme des fleurs à l’épreuve du vent. De nouveau, il sourit et monte le son : c’est la dernière chanson sur son disque, coup de bol !


“I never meant to cause you any sorrow
I never meant to cause you any pain
I only wanted, one time, to see you laughing”
Terry
MJ

Terry


Pseudo et pronom : Sedna (elle)
Faceclaim + crédits : Victoria Pedretti (lune), gif thiskryptonite
Âge : 27 ans.
Lieu d’habitation : Maison commune.
Occupation(s) : Eleveuse, travaille à l'abattoire.
Activité rp : 300/800 mots, français.
Rythme : Un rp/semaine
Content warning : IVG, abandon de famille

   https://derry-rp.forumactif.com/t58-terry-ce-qui-viendra-apres
Tu es validé·e!

   

Lire la fiche d'Emmett était vraiment un régal du début à la fin. J'ai été vraiment hapée par son style et son histoire, et j'ai apprécié de voir les contours de ma première lecture se transformer en ce monsieur là. Si doux, si gentil mais pour autant si fort, pleins d'autant de défauts que de qualités. Il sonne vraiment humain  heart Y'a ce passage en particulier qui m'a un peu remuée "Il aura de la peine, Emmett, d'ici quelques mois. Quand il réalisera que lui aussi, sa mère le cherchera pour toujours." Ca m'a rendue triste le temps de la lecture, vraiment. Et c'est triste à dire, mais j'ai hâte de voir comment il va le gérer et comment ça va se passer, parce sans nul doute que ça va donner des feels.  cry  


   Bienvenue! Te voici officiellement un·e habitant·e de Derry! Tu as passé la frontière qui te sépare à jamais du reste du monde. Maintenant que tu es intégré·e à la ville, il est temps de construire ta nouvelle vie.

   
✧ À la suite de ta présentation, tu peux organiser la suite comme il te plaît: liens, chronologie, moodboard... Tu es libre de faire comme tu préfères! Tu trouveras quelques modèles juste ici.

   ✧ Si ton personnage est un nouvel arrivant, il sera accueilli par @"", au cours d'un rp rapide qui aura pour but de présenter la ville à ton personnage!

   ✧ Tu peux rencontrer le voisinage en venant visiter les recherches de RP et de liens et partager une tisane dans le flood.


   autres liens utiles;

   
   
   Allez file, et amuse-toi bien! ♡
   
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