Rosalind Howick — girl with one eye.

Rosalind - Mary, Madeline. S’inscrit à sa genèse le legs d'aïeux honorés. Howick, de gravé à sa carne, n’en tire aujourd’hui que de ses honneurs. Et de l’anneau, porte Jones à l’amour adulé.

Qu’elle traîne l’aube d’une quarantaine, sous l’ébauche de trente-neuf aurores. Née sous la lune froide du dix-sept janvier mille neuf cent quatre-vingt-cinq.

Derry, qu’elle n’a connu comme seule terre. Que l’on reconnaît à sa lignée des origines nord-européennes, ignorées de tout fondement, perdu au livret de famille.

Éprise par l’ami, l’amant, l’époux. Fidèle émerveille, circonstances presques hasardeuses, qu’elle en est éternellement reconnaissante de son sort. La moitié perdue qu’elle a trouvé en lui, et depuis, s'endort chaque nuit plus paisiblement.

En reconnaît les traits à l’ève, d’une féminité vénuste, à ses airs bucoliques. Femme cisgenre.

Sous ses doigts rayés de la terre moite, agricultrice comme le reste de la famille. Mais sous les rouages, devenue arpenteuse de zone depuis une dizaine de mois, passés à cadastrer la forêt en quête de reliques et de choses plus utiles. Motivée par ses propres ambitions, sur la trace du père perdu.

Centre-bourg, qu’elle y vit depuis l’enfance, aux côtés de la fratrie. Reclus de la route principale, s’abrite sous la taule de la vieille maison de bois, en lisière des champs de blé et de maïs.

ISTJ — logistician; practical mind; raging heart; reading the rules before breaking them; tears are the window to her soul; slippery slope; abandonment issues; freedom is consuming; no surviving, just enjoying being alive; old soul; scraping the nonsense; it cost so much to care; going down to hell for them; loyal core.

new frontiers ;; Découvre dès la prime jeunesse les tréfonds de Derry. S'amuse avec les frères aux parties de cache-cache entre les rangs des champs, fout ses doigts sales dans les tartes sucrées de la mère, et apprend les rudiments de la terre avec le père. Se perd sans jamais rien craindre et pourtant, la gamine s'enfonce lentement à travers les méandres obscurs d'une vie brutale.  

night terrors ;; Un soir d'été, il y a quinze ans, qu'on a arrêté de compter les jours maintenant. Arthur Howick s’évapore entre les arbres, on le cherche du matin jusqu'au crépuscule. Et depuis, la chaise du daron reste vide au bout de la table. Personne n'ose plus prononcer son nom, alors on enterre un trou vide au cimetière. Depuis quinze ans, elle le cherche sans cesse. En quête d'une trace, ou de son deuil impossible.

it's you, it's me, it's us ;; Doigts entrelacés, d'une dévotion partagée. Qu'ils se sont vu grandir, s’élever à deux. Ensemble, âme soeur dans leur malheur. Le myocarde s'agrippe à sa chair, n'est pour elle qu'ultime refuge. Que le vieux walkman chante encore leur première cantate, leurs initiales marquées au vieux chêne fut témoin de ses doux émois. L'anneau désormais marqué à sa phalange, au grand dam de son chagrin, n'aura jamais su allonger leur lignée.

through darkness ;; Depuis sa majorité, elle laboure la terre aux côtés de ses frères. Connaît par coeur les rudiments de l'agriculture. Qu'elle en a bouffé du maïs, le même qu'on donne aux boeufs chaque matin. Rigoureuse assiduité, qu'on leur reconnaît au moins ça aux Howick. Tête dure de la famille, s'aventure toujours un peu trop loin des champs. Et puis un jour, on lui remet le rôle d'arpenteuse, devant le désaccord des siens. Survie remise au hasard, ça réanime le battant en cendres au deuil qui pèse lourd à la carne.

haunted soul ;; S'acharne à ses petites habitudes, d'un plaisir qu'elle ne trouve pas toujours dans les mots. S'effacent les longues palabres à ses lippes, se contente d'un sourire ou d'une moquerie. Harvest Moon, c'est les premières notes de Neil Young qui restent ancrées à sa psyché depuis des années, venant du petit baladeur jaune. Se croit cartographe, quand elle trace les blueprints du monde qui l'entoure. Et de l'épiderme scarifié par endroits, lui rappelle régulièrement son manque d'habileté depuis toujours.