(m - agent correctionnel - frank grillo)

À un moment. Personne ne croyait en lui.
Peut-être qu'il venait de rien. Ou bien d'une famille tellement bruyante qu'on termine effacé sous l'chaos sans l'réaliser. Et les grands rêves, fallait les attraper au vol avant qu'il soit trop tard. Possibilités qui cognent trop vite à la porte et r'partent à courir dans l'autre sens. Enfance drôle de bail. Puis, avant même de connaître l'amour avec un grand A; s'est inscrit à l'armée. S'user l'âme et exister dans la poussière. Atteint par balle presque mortellement, on le remercie pour ses quelques années de services et aurevoir. Sincèrement, c'est au choix.

Il a neuf ans, Jad; lorsqu'il fait sa rencontre.
Parce que "Agent" et son père s'trouvait souvent au creux du même bar à jouer à la même table de billard et à s'balancer les mêmes blagues salaces jour. après jour. C'est qu'en le ramenant bras par-dessus épaule, qu'il prend connaissance que c'jeune gaillard a une famille. Et qu'il n'en prend pas soin. À quel moment c'est son problème, d'toute façon ? Ses deux p'tites billes sombres surmontant son visage bleuté, enflé. Ça l'marque, cette nuit-là. Fera en même temps connaissance de la mère. Qu'un jour il osera dire au gamin devenu adolescent : She's fucking crazy.

L'agent n'a pas toujours été présent dans l'paysage. Une tâche qui revient sur le coin de l'oeil sans qu'on comprenne. Celui à qui Jad s'est fait p'tit con au poste de police en articulant : j’ai trouvé ça par terre j’ai voulu le r’vendre promis j’deal plus. Seize ans et l'aura j'contrôle le monde. Donne envie d'coincer son collet dans le poing et l'secouer en espérant qu'un peu d'conscience tombe de l'arbre. Mais l'policier s'est toujours interdit ce rôle. Sauf ce jour où il s'est ramené à cet appartement qu'occupait "l'ami". Forcé à le contrôler alors qu'il défonçait la porte de la chambre de son enfant à grands coups de pieds. Ce soir-là. Il s'est assuré personnellement que l'gamin puisse dormir en sécurité en l'posant chez une amie. L'lendemain, il lui a enfoncé dans l'gosier deux trois leçons d'vie. À quoi il s'est pris you're serious right now ? fuck yourself dude.

Le destin ? À presqu'y croire. Chemins qui s'entremêlent sans raison apparente. Bien qu'Jad était tout de même surveiller de près par des collègues pour ses affiliations illégales. Étrange, à quel point il fut présent où on l'attendait le moins. Toujours là, bon temps mauvais temps. Bons et mauvais moments. Lorsque l'jeune adolescent gueule dans les rues parce qu'il a l'coeur en mille tessons de vitre. Quand, étant l'père l'plus heureux, il montre la photo d'sa gamine à d'trop nombreux passants. Lorsqu'au détour d'un verre, il déblatère l'désir de vouloir mieux faire pour son p'tit bout d'femme et sa fille. Et surtout... Surtout.

Lorsqu'Jad traverse les portes de la prison.
Et qu'il se tient là, au haut des ponts de fer. À l'regarder. Incrédule.

Vingt-quatre heures et l'Agent l'maintient au mur dans sa cellule partagée. Les milles insultes qui pleuvent sur son nez alors qu'il se bute à cet étrange regard. Un mélange de vide, de fureur, de peine. Et il s'arrêta dans son agression. Sa violence pas mieux que toute celle que l'plus jeune a vécu toutes ces années. Et il s'met à pleurer. L'plus vieux calla son visage contre son épaule et ils sont restés ainsi juste assez pour que l'impact soit puissant. Sans qu'aucun autre détenu soit témoin de cet instant de faiblesse pour aucun des deux. Les semaines suivantes, il semblait toujours être là pour interrompre les combats. Parfois pas assez vite, apercevant le sang sur le sol provenant d'un coup vile reçu par ces mêmes orbes sombres.

Puis...

EXTRAIT DE FICHE
Forcé à la camisole de force; les papiers furent signés le lendemain matin pour ton transfert immédiat à une nouvelle prison.

Hémoglobine séchée sur la gueule, coagulée sur les jointures enflées; t’es attaché comme une bête bonne à l’abattoir à l’arrière du véhicule. Cage de ferraille aux répercussions des choix musicaux de l’agent au volant. Petit grillage qui laisse contact humain possible entre vous deux. Tu le connais, personnellement. bonhomme présent dans ta vie depuis que tu mordais l’béton comme le fait un adolescent mal élevé. Toujours dans les parages, malgré les modes de vie différents. Évidemment qu’il n’était pas d’humeur avec toi. De ta bêtise accomplie. Les t’as pas pensé à ta femme ? qui dressaient drap rouge devant le regard allumé du taureau. C’est le premier à te flanquer un coup de bâton dans les côtes. Mais aussi le premier à se poster à l’hôpital pour veiller. Et il t’amène vers ton prochain supplice parce que tu ne sais pas te tenir. T’as le crâne qui roule, la gueule pâteuse. L’esprit flou des dernières injections de calmant direct sur une fesse. À chaque tu m’enlèverais pas c’te camisole ?, il te répond non. De temps en temps, t’essaies de te déprendre de cette connerie comme Houdini. Puis t'abandonne en râlant fortement. J’veux juste r’voir Apple à moitié étouffé dans l’air. Même si tu te sais incapable de lui refaire face solennellement, dû à tes nombreuses bévues. C'est pas elle, qui t’alimentes autant comme une décharge dans l’immoralité. C’est ton reflet dans sa réalité. C’est l’échec flagrant qui t'électrise à chaque larme… What’s that nonsence… incompris derrière le volant. T’as pas le temps de demander ce qui se passe que les freins s’enclenchent et que l’homme quitte son poste. La porte se claque et tu restes con, avec sa musique merdique. Y’a des conversations à peine perceptibles de l’autre côté de la double carrosserie. Le temps s’échappe dans les élans vocaux. Puis, les grandes portes s’ouvrent et un filet de lumière tardif se glisse jusqu’à tes pieds. Ta tête pivote vers ces nombreux regards, l’agent en biais, bras croisés. T’as l’impression soudaine d’être une bête de foire.

À suivre...

le mot de la fin

attentes concernant le personnage

bajour basoir  
par où commencer ? déjà merci d'avoir lu ce petit bloc de flou et d'indécision. mon but ici n'est pas forcément de vous imposer un personnage (en effet, tout est pas mal libre). ce qui m'importe ici c'est eux. le lien particulier qui les unit depuis près de vingt ans. cette tension. ces élans de révolte et d'appréciation qui rend l'entourage confus. si seulement entourage il y a ? on ne sait s'il a pris la décision de veiller sur lui il y a vingt ans. ou si c'est le hasard qui les font s'percuter plus que de raison. peut-être que Jad voyait déjà en lui une figure importante, poussé à en dévoiler plus sur lui dans le plus vif des sens... alors ouais ! come. viens. qu'on papote bien bien !

ah ouais et no stress hein. ton rythme. ta façon d'écrire. ta vie.  

PS: jusqu'à ce qu'il soit incarné, je le jouerai en pnj !
je viendrai ajouter des détails dans le coin

crédits: OSTARA.